La Caserne des Tourelles/”La piscine”

La Caserne des Tourelles/La Siège de la DGSE – Andrea Alvarez

INTRODUCTION :

“La Caserne Des Tourelles – Paris, Carte Postale d’Après Guerre.” (1)

Le Roman, Dora Bruder, écrit par auteur Patrick Modiano, traite de l’histoire d’une jeune fille juive à Paris, aux années 1940s. La Caserne des Tourelles, actuellement appelée « La piscine » par la plupart des personnes, était, dans le livre un des camps où Dora s’était trouvée après le début de la deuxième guerre mondiale. Le camp sert un rôle signifiant dans le livre parce qu’il permet à Modiano de discuter de l’injustice des arrêts pendant la deuxième guerre mondiale. Dans le livre, Dora fait sa fugue le 14 décembre, mais Modiano trouve que huit mois plus tard, il y avait des records qui montraient qu’elle avait été internée au camp de Drancy. Le record dit spécifiquement, de plus, que le 13 août, 1942, trois cents juifs avaient été transférées du camp des Tourelles à celui de Drancy. Modiano donne une histoire de ce camp, qui n’avait pas toujours joué le même rôle :

« La prison, le « camp », ou plutôt le centre d’internement des Tourelles occupait les locaux d’une ancienne caserne d’infanterie coloniale, la caserne des Tourelles, au 141 boulevard Mortier, à la porte des Lilas. Il avait été ouvert en octobre 1940, pour y interner des juifs étrangers en situation « irrégulière ». Mais à partir de 1941, quand les hommes seront envoyés directement à Drancy ou dans les camps du Loiret, seules les femmes juives qui auront contrevenu aux ordonnances allemandes seront internées aux Tourelles ainsi que des communistes et des droits communs. » (60-61).

Donc on voit qu’en 1941, il ne restait au camp que des femmes et des filles les femmes et filles seulement au camp, ce qui fait que Bruder met en question la moralité de ces arrêts et les coûts de la guerre, spécialement en relation aux âges des filles :

« À quel moment, et pour quelles raisons exactes, Dora Bruder avait-elle été envoyée aux Tourelles ? Je me demandais s’il existait un document, une trace qui m’aurait fourni une réponse. J’en étais réduit aux suppositions…Il me paraissait même étonnant qu’une fille de seize ans, dont la police savait qu’elle avait disparu en décembre et connaissait le signalement, ait pu échapper aux recherches pendant tout ce temps…J’avais lu dans un livre de Mémoires que les filles de dix-huit ou dix-neuf ans avaient étés envoyées aux Tourelles pour légères infractions aux ordonnances allemandes », et même, quelques-unes avaient seize ans, l’âge de Dora. » (62-63).

En explorant ces Casernes aux autres temporalités, on peut mieux comprendre les implications de cette histoire par rapport à Dora Bruder et peut-être un héritage au présent en ce qui concerne les liens de la France à l’étranger et ses rapports avec le passé avec son passé en relation à la guerre.(2)

SON EMPLACEMENT

La Caserne de Tourelles se trouve au 20e arrondissement, entre le Boulevard Mortier et l’Avenue Gambetta, dans la Rue des Tourelles. Comme on peut voir, le camp était à 4,3 km de l’internat de Dora, qui se trouvait à 60 Rue de Picpus.(3)

On voit aussi que la caserne se trouvait à environ de 6,9 km de Drancy, le camp de concentration où Dora été transportée après avoir été à La Caserne des Tourelles.(3)

SON IMPORTANCE AVANT DE L’ÉPOQUE DE DORA BRUDER

Comme Modiano a mentionné, la Caserne des Tourelles n’avait pas toujours été un camp d’internement ; en 1881, La Caserne des Tourelles est inaugurée pour accueillir les bataillons du 104e régiment d’infanterie de ligne.

LA CASERNE DE BRUDER

En 1942, pendant la deuxième Guerre Mondiale, l’ancienne Caserne a servi comme camp d’internement pour les juifs et les personnes qui sympathisaient avec eux. La Caserne avait une capacité autour de 400-600 personnes, et à ce propos comme partie de cet internement, les individus étaient obligés à porter des étoiles jaunes avec l’inscription « Amis des juifs, » et à vivre dans des conditions tellement mauvaises et des espaces trop petits pour la densité des gens. Deux de ces bâtiments étaient utilisés, et servaient pour séparer les femmes des hommes. L’accès à l’eau était très limité et la densité des gens a causé que les malaises se répandaient si rapidement, en causant la mort de plusieurs personnes.(4)

La Caserne était localisée dans la zone occupée par les Allemands, donc, pour donner un sens du danger à venir, on donne un peu de contexte. En juin 1940, La Wehrmacht, l’armée Nazi en France, a fait son entrée dans Paris. Quatre mois après, Le Préfet de Police a fait une ordonnance selon laquelle toutes les personnes juives devaient porter le mot « juif » sur leurs cartes d’identités dans la zone occupée. Le mai 1941, il y avait la première grande rafle de Juifs à Paris ; 710 personnes sont envoyées à un camp au sud de Paris, à Pithiviers. Puis il y avait une autre grande rafle le 12 décembre de 700 personnes juives. Finalement, le mai 1942 on a implémenté une ordonnance allemande de porter des étoiles jaunes si on était juif etsi on avait plus de six ans dans la zone occupée : C’était pendant ce temps que Dora Bruder été trouvée par la police et transportée à ce camp avec plusieurs autres jeunes filles. (5).

Malheureusement, il y a peu de chance que Bruder ait échappé à Auschwitz, parce que Modiano n’a plus rien trouvé sur sa vie, mais à la fin de la guerre, en 1944, le camp d’internement des Tourelles a été fermé, pour devenir la siège de la DGSE en 1982, après 38 années.

LA CASERNE DE MODIANO

Modiano parle un peu de la Caserne pendant une autre époque : celle du présent de Modiano de son roman : les années 1990. Il décrit que pendant sa conversation avec un père d’une amie, il réfléchissait un peu à son rapport avec son père, qui habitait près de la maison de la famille de Dora. Il écrit dans Dora Bruder :

Au moment de nous quitter…la seule chose dont je me souvienne, c’est son nom. Il aurait pu très bien avoir connu Dora Bruder, du côté de la porte de Clignancourt et de la Plaine. Ils habitaient le même quartier et ils avaient le même âge. Peut-être en savait-il long sur les fugues de Dora…Il y a ainsi des hasards, des rencontres, des coïncidences que l’on ignorera toujours…Je pensais à cela, cet automne, en marchant de nouveau dans le quartier de la rue des Jardins-Saint-Paul, Le dépôt et son rideau de fer rouillé n’existent plus et les immeubles voisins ont été restaurés. De nouveau je ressentais un vide. Et je comprenais pourquoi. La plupart des immeubles, du quartier avaient été détruits après la guerre, d’une manière méthodique, selon une décision administrative. Et l’on avait même donné un nom et un chiffre à cette zone qu’il fallait raser : l’îlot 16… »

« Les façades étaient rectilignes, les fenêtres carrées, le béton de la couleur de l’amnésie. Les lampadaires projetaient une lumière froide. De temps en temps, un banc, un square, des arbres, accessoires d’un décor, feuilles artificielles. On ne s’était pas contenté, comme au mur de la caserne des Tourelles, de fixer un panneau : ‘Zone militaire. Défense de filmer et de photographier.’ On avait tout anéanti pour construire une sorte de village suisse dont on ne pouvait plus mettre en doute la neutralité…Et les numéros des immeubles et les noms des rues ne correspondent plus à rien. » (136-137).(2)

Donc, quand le Modiano écrit à propos de ces mêmes endroits, il a le sens que l’histoire est effacée, comme il y a des bâtiments nouveaux et des changements aux noms des endroits. Ces changements le font réfléchir, comme on peut le voir dans le livre, à sa propre histoire et aux endroits auxquels il ne donne souvent pas d’importance.

LA CASERNE DES TOURELLES AUJOURD’HUI

Premièrement, les Tourelles sont localisées sur le Boulevard Mortier, qui est une section d’une rue historiquement militaire. Au long du même Boulevard ou près de la Caserne, on trouve plusieurs sites militaires : La Porte des Lilas, Le DGSE, La Caserne de Mortier et le Jardin de la Justice.

Quatre sites militaires au long du Boulevard Mortier (3)

Après de la fin de la Deuxième Guerre Mondiale en 1945, les Tourelles sont devenues le bâtiment où se trouve aujourd’hui le Service de documentation extérieure de contre-espionnage. Plus tard, en 1982, l’organisation a été rebatisée, la Direction générale de la sécurité Extérieure, plus connue comme la DGSE. Puisqu’il a été mentionné dans les médias, spécifiquement dans une série du réalisateur Éric Rochant qui s’appelle « Le Bureau des Légendes », le site a commencé à être appelé par certains gens « la piscine » parce qu’il est situé proche de la piscine des Tourelles. (5)

Aujourd’hui, comme Centre administratif des Tourelles, le site gère une quantité énorme de données, organisées en trois étages au sous-sols du bâtiment.(6)

Maintenant, la DGSE emploie 5,000 hommes et femmes en service, et il est le plus grand service d’intelligence français. Son but principal est de détecter et prévenir les actes d’espionnage et terrorisme contre les intérêts français. Donc, comme les États-Unis, ils ont participé aux attaques aux pays au Moyen-Orient- en Irak, par exemple, et en Afrique du Nord, à Benghazi. (7)

Image de satellite du siège de la DGSE (3)

Vue du Boulevard Mortier (5)

La vue au long du Boulevard Mortier (3)

Vue de la Rue des Tourelles (3)

Donc, il est important de noter que cet endroit à Paris existe toujours comme un espace politique, même si son histoire n’est pas très visible. Le bâtiment est le même, mais l’histoire dedans a été effacée dans un sens car il y a une organisation non-historique qui y est installée. Cependant, cet endroit que Dora a connu comme prison et camp maintenant sert à protéger la France contre des menaces extérieures, en amenant l’histoire du douleur du pays pendant la guerre.

 

Pour le DGSE aux nouvelles:

https://www.youtube.com/watch?v=sTWGPzixBzg

Le DGSE participe aux guerres similaires à celles de les États-Unis  

https://www.parismatch.com/Actu/Societe/DGSE-Pierre-Siramy-espion-services-secrets-151749

Un article et entretien avec un ancien membre de la DGSE

 

Bibliography

 

  1. “La Caserne Des Tourelles – Paris, Carte Postale d’Après Guerre.” Memoirevive.org, www.memoirevive.org/henri-duval-45519/.
  2. Modiano, Patrick. Dora Bruder. Gallimard, 1997.
  3. Google Earth, Google, earth.google.com/.
  4. “La Caserne Des Tourelles Le Siège De La DGSE.” Paris Promeneurs – Le Montfort Théâtre, www.paris-promeneurs.com/Patrimoine-ancien/La-caserne-des-Tourelles-Le-siege.
  5. Kaufmann, Hellen, and Bernard Lhoumeau. “Caserne Des Tourelles Durant La Seconde Guerre Mondiale (WWII).” Ajpn.org, www.ajpn.org/internement-Caserne-des-Tourelles-119.html.
  6. “Le Boulevard Mortier.” Paristoric.com, www.paristoric.com/index.php/transports-et-voirie/boulevards/4446-le-boulevard-mortier?&tmpl=component.
  7. The Handbook of European Intelligence Cultures. Rowman & Littlefield, 2018.
  8. DarnaTelevision. YouTube, YouTube, 20 July 2016, www.youtube.com/watch?v=sTWGPzixBzg.
  9. Labrouillère, François. Paris Match, Paris Match, 30 Mar. 2010, www.parismatch.com/Actu/Societe/DGSE-Pierre-Siramy-espion-services-secrets-151749.

 

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